Antoine Salvadori

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Antoine Salvadori
Image illustrative de l’article Antoine Salvadori

Surnom Tony
Naissance
San Gregorio (Province de Parme, Italie)
Décès (à 23 ans)
Fusillé au Mont-Valérien (Suresnes)
Première incarcération
Fresnes
Origine Italie
Allégeance FTP-MOI
Cause défendue Communisme, Résistance
Hommages Médaille de la Résistance
Mort pour la France
Autres fonctions Ouvrier cimentier, mineur, plongeur

Antoine Salvadori est un résistant communiste d'origine italienne, membre du Groupe Manouchian-Boczov-Rayman au sein des FTP-MOI de la région parisienne des Francs-tireurs et partisans - Main-d'œuvre immigrée, né le dans la province de Parme, fusillé le au Mont-Valérien (commune de Suresnes).

Biographie[modifier | modifier le code]

Antoine Salvadori naît le à San Gregorio[1] dans la province de Parme[2]. Il est le fils de Virgil et Caroline Salvadori, née Moretti[1].

Craignant d'être mobilisé dans l'armée fasciste italienne, son père, connu pour son antifascisme[2], s'installe avec sa famille à Belfort en 1927[3] puis à Lens en 1939. D'abord ouvrier cimentier, Antoine descend à la mine dans le Pas-de-Calais où il rencontre Eugène Martinelli[4], secrétaire de la section locale du Parti communiste français et secrétaire régional de l'Union populaire italienne[5], qui le transfère en août 1943 à Paris avec Cesare Luccarini où ils sont affectés, ainsi que Paliero, dit « Arthur », le fils d'Eugène Martinelli, au troisième détachement italien de l'organisation des Francs-tireurs et partisans - Main-d'œuvre immigrée (FTP-MOI) de la région parisienne, le Groupe Manouchian [4]. Il est embauché en septembre 1943 par l'intermédiaire de Vittorio Pupilli auprès de l'organisation Todt pour laquelle il travaille comme plongeur rue de Berri. Réfractaire au Service du travail obligatoire, « Arthur » lui procure de faux papiers au nom de Rousseau. Pupilli lui fait avoir une chambre sans être inscrit sur le registre dans l'hôtel de Colombo Cuttila avenue de Choisy[6].

Dès septembre 1943, il attaque à la grenade avec Cesare Luccarini une maison de tolérance fréquentée par l'armée allemande. Le 4 novembre avec d'autres combattants, il contraint un garagiste de leur remettre des bicyclettes et remet plus tard celle qu'il a emportée à Rino Della Negra[1].

Le 12 novembre vers 13 heures, il se rend avec six autres combattants des FTP-MOI rue La Fayette. Rino Della-Negra et Robert Witchitz doivent attaquer un convoyeur de fonds allemand, les cinq autres sont en protection. Le convoyeur sort avec un militaire allemand. Robert Witchitz et Rino Della-Negra ouvrent le feu pour s'emparer de la sacoche. L'Allemand, tombe mort, foudroyé. Des policiers et la Feldgendarmerie étant sur place, une fusillade s'ensuit. Grièvement blessé, Rino Della-Negra est arrêté. Robert Witchitz, blessé, s'enfuit. Il se réfugie dans une cave rue de Provence. Dénoncé, il est arrêté. Des inspecteurs de la 2e brigade spéciale interpellent Antoine Salvadori à son domicile et Cesare Luccarini le jour même, Georges Cloarec et Spartaco Fontanot le lendemain, puis Roger Rouxel[1].

Antoine Salvadori est interrogé et frappé dans les locaux des brigades spéciales. Il est l'un des vingt-quatre accusés qui comparaissent le 18 février 1944 devant le tribunal du Gross Paris rue Boissy-d'Anglas[7],[8]. Il est fusillé au Mont-Valérien le avec les vingt-deux autres condamnés à mort[9] et inhumé dans le carré des corps restitués aux familles dans le cimetière parisien d'Ivry[10]. Son nom figure sur les plaques commémoratives dédiées au groupe Manouchian[1] y compris au Panthéon[11],[12]. La mention « Mort pour la France » lui est attribuée par le Secrétariat général aux Anciens Combattants en date du [13]. La Médaille de la Résistance française lui est octroyée par décret du publié au Journal officiel du [14].

Liste des membres du groupe Manouchian exécutés[modifier | modifier le code]

La liste suivante des 23 membres du « groupe Manouchian » exécutés par les Allemands signale par la mention (AR) les dix membres que les Allemands ont fait figurer sur l'Affiche rouge.

Le nom de chacun des 23 est gravé sur la plaque de la crypte[15] et cité avec la mention « Mort pour la France » lors de l'entrée de Missak et Mélinée Manouchian au Panthéon le [16],[17].

Mémorial de l'Affiche rouge à Valence.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Daniel Grason, « SALVADORI Antoine [Pseudonyme : Tony] », sur Le Maitron
  2. a et b Antonio Bechelloni, « Antifascistes italiens en France pendant la guerre : parcours aléatoires et identités réversibles », Revue d'histoire moderne et contemporaine, t. 46, no 2,‎ , p. 288-292 : « Les Italiens de l'« affiche rouge » » lire en ligne sur Persée
  3. « Les 23 fusillés de l'affiche rouge », sur Musée de la Résistance nationale
  4. a et b Daniel Grason, « MARTINELLI Eugenio (Eugène) », sur Le Maitron
  5. Éric Vial, L'Union populaire italienne 1937-1940. Une organisation de masse du Parti communiste italien en exil, Athènes, École française d'Athènes, , p. 1-461 lire en ligne sur Persée
  6. Daniel Grason, « PUPILLI Vittorio dit Victor », sur Le Maitron
  7. Paris-Soir du 21 février 1944 : « Le mouvement ouvrier immigré était dirigé par des Juifs qui prenaient leurs ordres de Moscou »
  8. Paris-Soir du 22 février 1944 : « Le procès des 24 terroristes judéo-communistes - Le Juif Rajman et Alfonso complices de Missak Manouchian font aux juges le récit de l'assassinat du Dr Ritter - Le Hongrois Poczor, les Juifs Glasz, Fingerzweig, Waisbrot, Goldberg, Schapira, et Elek organisaient les déraillements de trains »
  9. Paris-Soir du 6 mars 1944 : « Épilogue du procès des terroristes judéo-communistes - Vingt-deux-des condamnées à mort ont été exécutés »
  10. « Base des sépultures de Guerre. Antonio SALVADORI », sur Mémoire des hommes
  11. Gérard Streiff, « Le Panthéon de Missak Manouchian », L'Humanité,‎ (lire en ligne)
  12. Philippe Bernard, « Panthéonisation de Manouchian : « L’identité composite des résistants de l’Affiche rouge constitue un retentissant rappel de ce que signifie “être français” » », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  13. « Base des fusillés du Mont-Valérien. Antoine SALVADORI », sur Mémoire des hommes
  14. « Base des médaillés de la résistance. Antoine SALVADORI », sur Mémoire des hommes
  15. Hugues Nancy, Manouchian et ceux de l'Affiche rouge, , documentaire
  16. Cérémonie d'entrée au Panthéon de Missak et Mélinée Manouchian
  17. Michel Lefebvre et Gaïdz Minassian, « Au Panthéon, Emmanuel Macron salue la mémoire de Missak Manouchian, « Français de préférence, Français d'espérance » », Le Monde,‎ (lire en ligne).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]